L’or, considéré ces dernières années comme une valeur refuge, change progressivement de statut auprès des états et des investisseurs avertis pour retrouver son rôle historique, celui de monnaie de réserve. Ce qui devrait pousser un grand nombre d’investisseurs à en faire un placement primordial pour les années à venir.

Fin 2011, une information significative du changement de statut de l’or a très peu été relayée dans les médias de masse : le président vénézuélien, Hugo Chavez, a exigé le retour des réserves d’or du pays sud-américain dans le coffre-fort de sa banque nationale, ses réserves étant jusque-là gardées dans les banques de pays occidentaux. A l’époque, cette requête passait plus pour une provocation de Chavez envers l’occident que pour une montée en puissance du rôle de l’or.

Mais en janvier 2013, c’est un pays autrement plus symbolique, l’Allemagne, la première puissance de la zone euro, qui a réclamé le rapatriement progressif, d’ici 2020, de toutes ses réserves d’or stockées à Paris (374 tonnes) et d’une partie de celles entreposées à New York (300 tonnes).

Fin 2012 les réserves d’or de l’Allemagne totalisaient 3.391 tonnes, et constituaient près de 80% des réserves de change du pays. Il s’agit des deuxièmes plus importantes réserves d’or au monde après celles des Etats-Unis mais devant celles du Fonds monétaire international (FMI – environ 8.000 tonnes) et l’Italie (2.451 tonnes). La France se situe elle en cinquième position, avec 2.435 tonnes.

La crise de la zone euro a conduit l’opinion publique Allemande, inspirée par quelques politiciens conservateurs, à s’inquiéter au sujet du stock d’or national. L’équivalent Allemand de la cour des comptes a demandé en octobre dernier l’établissement d’un inventaire du stock d’or du pays. Des politiciens eurosceptiques se sont publiquement interrogés sur l’ampleur des réserves Allemandes à l’étranger, demandant leur rapatriement.

L’Allemagne a justifié le rapatriement de ses réserves par l’absence de possibilité de change, mais cela démontre clairement que les réserves nationales d’or sont de nouveau un enjeu stratégique. Cette décision peut être assimilé à un événement majeur (à rapprocher de la décision de Gaulle à la fin des années 60 qui avait mis fin au système de Bretton Woods) qui préfigure le retour de l’étalon-or.

Lisez aussi :  Les supports de placement pour son épargne de précaution

or monnaie papier

Que craint l’Allemagne pour son or ?

Les Etats n’ont visiblement plus confiance dans les banques centrales (New York Fed et Banque centrale d’Angleterre), censées détenir l’or physique pour le compte de nombreux Etats. L’or n’y est peut-être tout simplement plus comme l’affirme le GATA, prêté aux banques d’affaires et vendu sur les marchés pour maintenir les cours sous pression. Ainsi, ils sauvegardent encore un temps la confiance dans le système monétaire d’argent « papier » non convertible.

De plus, le marché de l’or-papier, serait cent fois plus gros que le marché physique. Le jour où les investisseurs voudront obtenir la livraison de leur or adossé à ce papier, il n’y aura pas assez d’or physique pour satisfaire les demandes. L’or est une matière présente en quantité limitée sur la planète ainsi sa rareté s’intensifie au fil du temps. En rapatriant son or, l’Allemagne élimine le risque contrepartie et s’assure de détenir vraiment de l’or physique et non des morceaux de papier sans valeur.

Diversifier son épargne dans l’or et l’argent

investissement or

Avec ces rapatriements qui nous donnent un signal fort de l’avancée vers la dégradation de la confiance dans les monnaies, les familles devraient reconsidérer la quantité d’or et d’argent à posséder en épargne physique. L’or est la monnaie. Son rôle est de sauvegarder la richesse.

Surtout que le métal jaune a encore de beau jour devant lui lorsqu’on sait qu’il représente moins de  1% des actifs financiers dans le monde, anéantissant tout argument de bulle sur l’or. Dans le même temps, les impressions monétaires lancées par la FED et la BCE dévaluent les monnaies papier et ne relance pas l’économie. L’or (et l’argent) continueront de refléter cette destruction de la monnaie papier. Ce n’est pas l’or qui monte, c’est le dollar, l’euro et la livre sterling qui baissent et cela risque de continuer. Ces valeurs refuges ne sont donc pas diluées par les banques centrales.

Lisez aussi :  Les avantages qu'il y a à acheter de l'or ?

L’argent est également un métal précieux et le ratio historique or/argent est égale à 16. C’est-à-dire qu’une pièce d’or valait 16 pièces d’argent. Aujourd’hui ce ratio est supérieur à 50. Ainsi, investir dans l’argent métal devrait être encore plus rentable à long terme, à condition d’être patient et solide mentalement pour supporter les fortes fluctuations de son cours.

Pour éliminer les risques de contreparties, il faut détenir son or en-dehors du système bancaire, directement en or physique. Je conseillerai de détenir une petite partie de son patrimoine en métaux précieux, de manière à garder cette sécurité pour l’avenir. De l’argent dont on a pas besoin dans un horizon long terme. Après à chacun de voir mais personnellement je suivrai de près les évolutions des cours dans le futurs. Mes revenus ne me permettent pas encore de constituer une épargne en or ou en argent mais comme future diversification j’y pense. Investir aux alentours de 10% de son patrimoine dans de l’or sonnant et trébuchant rassure, mais pour le reste je préfère investir pour développer mes revenus.

Les métaux précieux ont ce défaut, ils ne produisent rien. A côté de cela, on peut acheter des actifs boursiers, immobiliers, qui eux vont générer des revenus réguliers.

 

Quelle est votre position sur ce sujet ? Êtes-vous d’accord de posséder une partie de votre patrimoine en métaux précieux (ou autres actifs physiques peut-être ? Oeuvres d’arts, vins, forêts…)

5/5 - (1 vote)